Photographies, inventaire :


A Okinawa (Japon), Rondeau a débarqué sur l’île de Iejima, à la recherche de la tombe d’un grand correspondant de guerre tombé à la bataille d’Okinawa, il a marché de longues heures sous la pluie à Mabuni Hill pour tenter de comprendre les suicides collectifs des habitants poussés par l’état-major japonais. Sur le Chemin des Dames, il a mis ses pas dans ceux de son ami écrivain Yves Gibeau, l’auteur d’Allons z’enfants,. Rondeau l’a suivi dans ses pérégrinations immobiles, puis au-delà de sa mort, a continué de photographier sa maison agonisante en même temps que son univers balayé par les traces de la der des ders.
En Bosnie centrale, où il est allé de nombreuses fois pendant la guerre, il a tenté de montrer la tragédie de Sarajevo, racontant le silence d’une ville assiégée. En Roumanie, il est présent lors de la fuite des Ceaucescu, assistant aux premières heures d’une liberté fragile, au Kosovo, Rondeau voit les réfugiés apparaître dans la nuit à la frontière albanaise. Il a visité des villes en ruine, Vukovar, Ouradour-sur-Glane, des villages du Kurdistan irakien...
Ce travail photographique est semblable à celui d’un jeu de piste autour des traces de la guerre.. Il mêle l’histoire et la narration à travers des lieux, des évocations, des paysages, des faits d’histoire, un monument ou une page de journal. Il effleure la fiction par l’image, qui suggère la tragédie, la dévastation, l’absence et la mort.